VUE

Depuis sa création, en 2012, ce solo muet et jubilatoire a voyagé dans plus de trente pays, totalisant plus de sept cents représentations. À la croisée du théâtre d’objets, du cirque miniature et du clown involontaire, ces micro-bricolages, miroirs de nos propres folies, nous captivent et nous font rire.

Que se passe-t-il quand il ne se passe rien ? Ou plutôt pas grand-chose ? Quand le drôle de personnage interprété avec brio par Amélie Venisse entre en scène et se met à manipuler, avec un calme et une précision extrême, sans prononcer un seul mot, toutes sortes d’objets du quotidien ? On se met alors à changer de rythme. À ralentir. À fixer avec une attention de chaque instant les événements dérisoires, anodins et pourtant subitement essentiels, qui se passent sous nos yeux.

Nous voilà embarqués dans une cérémonie du thé qui enfle et qui dérape. Une histoire dans laquelle un être profondément solitaire, facétieusement psychorigide, ouvre devant nous la boîte de Pandore de ses TOC et de ses obsessions. Au sein d’un décor au dépouillement radical (composé d’une chaise miniature et d’une table basse), le règne de la normalité laisse la place à des tas de dérèglements et de surprises. Car ici, les objets ne se comportent pas tout à fait comme on aurait pu s’y attendre. Ce personnage, absurde à souhait, invente un monde cocasse et grinçant, réjouissant de bizarrerie, d’humour et de liberté.