BALLET DE LORRAINE

L’une assume un goût du débordement joyeux, l’autre aiguise avec minutie une esthétique à la physicalité radicale. Le temps d’une soirée, Ayelen Parolin et Maud Le Pladec allient leurs énergies endiablées, portées par les incroyables danseuses et danseurs du Ballet de Lorraine. Résultat : un feu d’artifice chorégraphique !

Lancée toute énergie dehors sur une musique électro, une horde flamboyante et survoltée investit la scène. Construit à la façon des plans séquences de cinéma, Static shot pousse l’intensité du geste et la synergie du groupe à l’extrême, dans un enchaînement ininterrompu de twerk, de krump ou de déplacements collectifs. Portée par la superbe troupe du Ballet de Lorraine, cette pièce de Maud Le Pladec, orchestre une fureur jouissive d’une rare intensité.

La chorégraphe argentine Ayelen Parolin joue le contraste décalé. Avec son amour de l’humour et de la provocation, elle signe une pièce intitulée Malón, qui en argentin désigne un groupe de personnes dont l’arrivée menace de semer le désordre. Entre rave party et rituel sacré, vingt-quatre danseurs extatiques entrent alors dans une danse de Saint-Guy, toute de tremblements, entre charleston et samba, qui contamine la troupe dans un effet papillon réjouissant et rafraîchissant, encore amplifié par des costumes fluorescents et des lumières acidulées à souhait. Ayelen Parolin nous rappelle ainsi que danser est une liberté et un plaisir, un sourire dit avec le corps.