Édito
« L’avenir n’est pas ce qui va arriver, mais ce que nous allons faire. » Henri Bergson
Un bel avenir
Cet automne, le Théâtre de la Coupe d’Or poursuivra et conclura sa mue en se reconfigurant officiellement sous la forme d’une Scène conventionnée d’intérêt national « art, enfance, jeunesse ». En fil rouge de son projet artistique et culturel général, son attention sera désormais dédiée à la création jeune public, promue à l’adresse des jeunes spectateurs et de leurs familles. Avec l’ambition constante de travailler aussi à cet endroit, à l’émancipation de l’individu par sa rencontre avec l’art.
Pour tracer cette route inédite vers l’avenir, La Coupe d’Or s’est parée ces jours-ci d’une nouvelle identité graphique conçue par Teddy Loiseau. Parce que l’on sait d’autant mieux où l’on veut aller quand on sait d’où l’on vient, par ses rondeurs, ce sigle contemporain, à découvrir en couverture de ce livret, nous rattache à nos racines historiques de théâtre à l’italienne et de salle en « cloche renversée ». Les trois demi-cercles qui le composent symbolisent tout autant les trois balcons du lieu que les voiles d’une frégate gonflées par le vent. Car nous n’oublions pas que le Théâtre de la Coupe d’Or est aussi celui de Rochefort, haut lieu de l’histoire maritime, ancien arsenal royal et berceau de l’Hermione. Nous n’éviterons pas la tentation de l’anthropomorphisme, en devinant aussi dans ce logo le profil d’un personnage aux allures de culbuto, qui nous ramène à l’enfance. CQFD. Et pour compléter encore cette exégèse esthétique, nous revendiquerons un petit air de famille entre notre nouveau sigle et celui de La Coursive, histoire de rappeler que nous traçons désormais la route ensemble.
Enfin, nous avons souhaité accompagner cette réinvention douce de notre projet et cette refonte de notre communication d’un nouveau type d’association artistique, porteuse de sens et d’éthique citoyenne. En effet, durant les cinq années à venir, l’une des magnifiques photos de Vincent Munier ornera désormais la couverture de notre plaquette de saison. Photographe animalier et naturaliste français reconnu, récompensé de nombreux prix Wildlife Photographer of the year, il est un grand arpenteur des territoires arctique et antarctique de notre planète, où il photographie animaux et paysages en péril depuis plus de vingt ans. Dans son livre La Panthère des neiges, devenu ensuite le film à succès que l’on sait sorti en 2021, Sylvain Tesson rapportait ainsi la philosophie de son ami Vincent Munier : « On m'en veut d'esthétiser le monde animal, se défend-il. Mais il y a suffisamment de témoins du désastre ! Je traque la beauté, je lui rends mes devoirs. C'est ma manière de la défendre. » Comme lui, nous pensons que la sensibilisation de toutes les générations à la beauté de la nature, de l’homme, de l’art… peut tout autant éveiller les consciences et provoquer un sursaut salvateur, que tous les appels à la vigilance, eux aussi pourtant bien nécessaires en ces temps chahutés.
Tenons cette saison avec Vincent Munier ce même engagement : honorer la beauté pour mieux sauver le monde ! Vaste ambition. Chiche !
Franck BECKER
Directeur du Théâtre de la Coupe d’Or